Avortement : Vue d’Ensemble
décembre 04, 2023 15:26
février 28, 2024 8:02
Introduction
L’avortement est une procédure médicale qui consiste à mettre fin à une grossesse. Il existe différentes méthodes d’avortement, qui dépendent de facteurs tels que l’âge gestationnel, les antécédents médicaux et les préférences personnelles. Cet article présente une vue d’ensemble des différentes méthodes d’avortement, de leurs procédures, de leurs risques et des considérations à considérer.
Définition de l’avortement
L’avortement désigne l’interruption intentionnelle d’une grossesse avant que le fœtus ne puisse survivre en dehors de l’utérus. Il peut se produire spontanément (c’est ce qu’on appelle une fausse couche) ou être provoqué.
Classification de l’avortement
1. Avortement spontané ou fausse couche :
- Menace d’erronée couche : Saignements vaginaux lors de la première moitié de la grossesse sans expulsion des tissus de la grossesse.
- Erronée couche inévitable : Saignement vaginal avec ouverture du col de l’utérus et expulsion partielle ou complète des tissus de la grossesse.
- Irréelle couche incomplète : Expulsion partielle des tissus de la grossesse avec rétention des produits de la conception dans l’utérus.
- Incorrecte couche complète : Expulsion complète de tous les tissus de la grossesse sans intervention chirurgicale.
- Erronée couche manquée : Mort du fœtus sans aucun symptôme ou signe d’erronée couche. La grossesse peut rester viable pendant des semaines, voire des mois.
- Incorrecte couche récurrente : trois pertes de grossesse consécutives ou plus avant la 20ᵉ semaine de gestation.
2. Avortement provoqué :
- Avortement Médical : l’utilisation de médicaments, tels que la Mifépristone et le Misoprostol, pour interrompre une grossesse au début de l’âge gestationnel (généralement jusqu’à 11 semaines). Pour calculer votre âge gestationnel
- Avortement Chirurgical :
- a. Aspiration manuelle sous vide (AMV) : Procédure lors de laquelle un professionnel de la santé utilise une seringue manuelle pour retirer les tissus de la grossesse dans le premier trimestre (jusqu’à 12 semaines).
- b. L’aspiration électrique (EVA) : semblable à l’AMIU, elle utilise une pompe électrique et peut être pratiquée du début du premier trimestre jusqu’au deuxième trimestre (12-16 semaines).
- c. Dilatation et curetage (D&C) : Dilatation du col de l’utérus et ablation des tissus de la grossesse à l’aide d’un instrument pointu ou d’une aspiration. Elle est souvent pratiquée dans le premier ou du début du deuxième trimestre (jusqu’à 16 semaines).
- d. Dilatation et évacuation (D&E) : Semblable à la dilatation et à l’évacuation, mais pratiquée à un âge gestationnel plus avancé (généralement de 13 à 24 semaines).
- e. Dilatation et extraction (D&X) : Il s’agit d’une procédure chirurgicale rare et controversée utilisée dans certains avortements tardifs.
- f. Avortement tardif : il s’agissait habituellement de l’interruption volontaire de grossesse après 24 semaines de gestation. Il est très réglementé et n’est fréquemment pratiqué que pour des raisons médicales ou en cas d’anomalies graves du fœtus.
- L’accouchement provoqué : l’accouchement provoqué, ou interruption de grossesse, est une procédure médicale visant à mettre fin à une grossesse à un âge gestationnel avancé.
Types d’avortements
1. Avortement médicamenteux (pilule abortive)
L’une des méthodes standard est l’avortement médicamenteux, qui consiste à prendre deux médicaments, la Mifépristone et le Misoprostol. La Mifépristone est prise au cabinet d’un professionnel de la santé, puis le Misoprostol est pris à domicile, majoritairement dans les deux jours qui suivent. Les médicaments agissent ensemble pour induire des contractions et expulser la grossesse. L’avortement médicamenteux est traditionnellement considéré comme sûr et efficace dans 10 premières semaines de grossesse.
2. Avortement par aspiration (avortement par succion)
L’avortement par aspiration, également connu sous le nom d’avortement par succion, est une procédure qui consiste à utiliser une légère succion pour retirer une grossesse de l’utérus. Il est généralement pratiqué durant 6 à 16 premières semaines de grossesse. Cette méthode est couramment utilisée, car elle peut être pratiquée dans le cabinet ou la clinique d’un prestataire de soins de santé et est habituellement considérée comme sûre.
3. Dilatation et curetage (D&C)
La dilatation et le curetage (D&C) est une méthode chirurgicale d’avortement qui consiste à dilater le col de l’utérus et à retirer la grossesse à l’aide d’une aspiration et d’un petit instrument chirurgical appelé curette. Cette méthode est souvent pratiquée à un stade précoce de la grossesse, de 6 à 12 semaines. La dilatation et l’évacuation sont considérées comme sûres, mais comme toute intervention chirurgicale, elles comportent un risque mineur de complications.
4. Dilatation et évacuation (D&E)
La dilatation et l’évacuation (D&E) est une intervention chirurgicale pratiquée après le premier trimestre, habituellement entre la 13ᵉ et la 24ᵉ semaine. Elle consiste à dilater le col de l’utérus et à retirer la grossesse à l’aide d’une aspiration et d’instruments tels que des pinces. La D&E est une méthode sûre et couramment utilisée pour les avortements tardifs.
5. Dilatation et extraction (D&X)
La dilatation et l’extraction (D&X), également connue sous le nom d’avortement par naissance partielle ou de dilatation et d’extraction intactes (IDX), est une procédure chirurgicale rare et controversée utilisée dans certains avortements tardifs. Cette procédure est généralement pratiquée lors du deuxième ou du troisième trimestre de la grossesse lorsque le fœtus présente de graves anomalies ou lorsqu’il y a des risques pour la santé de la mère.
Statut juridique de l’avortement
Le statut juridique de l’avortement est une question complexe et très débattue dans le monde entier. Il s’agit de la réglementation et des restrictions imposées à l’interruption de grossesse. Dans cet article, nous nous pencherons sur le paysage juridique entourant l’avortement, en examinant son histoire, son statut actuel dans différents pays et les divers facteurs qui influencent les lois en vigueur.
Contexte historique :
L’avortement est pratiqué depuis des siècles, souvent dans des conditions clandestines et dangereuses. Jusqu’à une date relativement récente, il était fréquemment considéré comme un acte criminel. Toutefois, les attitudes à l’égard de l’avortement ont évolué au fil du temps en raison des progrès de la science médicale, de l’évolution des normes sociétales et de la reconnaissance des droits des femmes à l’autonomie corporelle et aux choix en matière de procréation.
Situation actuelle :
États-Unis :
Aux États-Unis, le statut juridique de l’avortement est déterminé par l’arrêt historique de la Cour suprême Roe v. Wade, rendu en 1973. La Cour a statué que dans le premier trimestre de la grossesse, la décision d’interrompre une grossesse doit être laissée à la femme et à son médecin, en vertu du droit à la vie privée. Cependant, la Cour a également reconnu l’intérêt des États à protéger la vie potentielle d’un fœtus lors des deuxième et troisième trimestres, ce qui a conduit à des réglementations variables d’un État à l’autre.
L’Europe :
Les pays européens disposent d’un large éventail de lois concernant l’avortement. Certains pays, comme la France, l’Allemagne et la Suède, ont des lois relativement permissives autorisant l’avortement sur demande pendant les premiers stades de la grossesse. D’autres, comme l’Irlande, la Pologne et Malte, ont des lois plus restrictives, bien que l’Irlande ait légalisé l’avortement en 2018. L’État de l’accès légal à l’avortement varie considérablement à travers le continent, reflétant les différentes croyances culturelles, politiques et religieuses.
Amérique latine :
En Amérique latine, le statut juridique de l’avortement est principalement restrictif. Le Salvador, le Honduras, le Nicaragua et la République dominicaine interdisent purement et simplement l’avortement, même en cas de viol, d’inceste ou lorsque la vie de la mère est en danger. Certains pays, comme l’Argentine, ont récemment fait des progrès significatifs en matière de dépénalisation de l’avortement, l’autorisant dans certaines circonstances. Dans l’ensemble, l’Amérique latine reste une région où l’accès à des services d’avortement sûrs et légaux est limité.
Asie et Afrique :
En Asie, les lois relatives à l’avortement varient considérablement. Des pays comme l’Inde et le Népal ont des lois relativement libérales qui autorisent l’avortement pour des raisons générales. D’autres, comme le Bangladesh et la Malaisie, ont des lois plus restrictives. En Afrique, le statut juridique de l’avortement varie également d’un pays à l’autre. L’Afrique du Sud possède l’une des législations les plus libérales du continent en matière d’avortement, permettant l’accès à des services d’avortement sûrs et légaux. Cependant, de nombreux pays africains maintiennent des lois très restrictives, ce qui entraîne souvent des avortements dangereux et des taux élevés d’avortements clandestins.
Facteurs influençant le statut juridique :
- L’opinion publique : les lois relatives à l’avortement sont généralement influencées par l’opinion publique sur les droits reproductifs, les croyances religieuses et les normes sociétales.
- Progrès de la médecine : les progrès de la technologie médicale et de la compréhension de la grossesse ont influencé le statut juridique de l’avortement. L’amélioration des méthodes de contraception et des procédures d’avortement plus sûres ont contribué à l’adoption de lois plus libérales dans certains pays.
- Infrastructure des soins de santé : l’accès à des services d’avortement certains et légaux dépend majoritairement de la disponibilité d’établissements de soins de santé et de prestataires qualifiés. Dans les pays où les ressources et les infrastructures sont limitées, l’accès à l’avortement peut être encore plus restreint.
- Droits de l’homme : la reconnaissance des droits des femmes, y compris le droit de prendre des décisions concernant leur propre corps, a joué un rôle important dans l’élaboration des lois relatives à l’avortement.
Risques et considérations :
Comme toute procédure médicale, l’avortement comporte des risques et des considérations. Il est essentiel d’en être conscient avant de prendre une décision :
- Risques physiques : bien que l’avortement soit généralement considéré comme sûr, il comporte, comme toute procédure médicale, des risques. Ces risques peuvent être une infection, des saignements excessifs, des lésions de l’utérus ou du col de l’utérus et des complications liées à l’anesthésie. Il est essentiel d’avoir accès à un professionnel de santé qualifié et à un établissement médical sûr.
- Impact émotionnel et psychologique : la décision d’avorter peut parfois entraîner une détresse émotionnelle et psychologique. Il est naturel de ressentir diverses émotions, comme le soulagement, la culpabilité, la tristesse ou le regret. De préférence et essentiel de rechercher un soutien émotionnel auprès de proches ou de professionnels de la santé mentale.
- Conseils et soutien : avant de prendre la décision d’avorter, envisagez de demander conseil ou de vous faire guider par des professionnels de la santé spécialisés dans la santé génésique. Ils peuvent fournir des informations, répondre aux questions et proposer un soutien tout au long du processus de prise de décision.
- Alternatives : Il est essentiel de connaître les alternatives à l’avortement, telles que l’adoption ou la parentalité. L’exploration de ces options peut offrir plus de choix aux individus et les aider à prendre des décisions éclairées en fonction de leur situation personnelle.
Recherche d’une aide professionnelle :
Il est important de noter que cet article n’a qu’un but informatif et ne remplace pas l’avis d’un professionnel de la santé. Si vous envisagez d’avorter, il est essentiel de vous adresser à des professionnels de santé qualifiés qui peuvent vous fournir des informations précises et un soutien adapté à votre situation spécifique.
En fin de compte, la décision d’avorter est profondément personnelle et peut être influencée par de nombreux facteurs, y compris des considérations médicales, psychologiques et éthiques. Il est essentiel de respecter les choix individuels et de veiller à ce que les soins de santé génésique restent accessibles, sûrs et empreints de compassion pour tous les individus.
Auteur
Dr. Kopp Kallner. M.D. en obstétrique et gynécologie, Columbia University Medical School.